I
Prologo
Prologo
Il sole era ancora caldo, eppure non rischiarava quasi più la terra; come una torcia posta davanti a volte gigantesche, non le rischiarava più con una flebile luce, così il sole torcia terrestre, si spegneva lasciando fuggire dal suo corpo di fuoco un'ultima e flebile luce, lasciando ancora tuttavia vedere le foglie verdi degli alberi, i piccoli fiori che si flettevano e la vetta gigantesca dei pini, dei pioppi e delle querce secolari. Il vento rinfrescava, come dire una fresca brezza agitava le foglie degli alberi con un brusio quasi simile a quello che faceva il rumore delle acque argentee del ruscello che scorreva ai miei piedi. Le felci curvavano la loro fronte verde davanti al vento. Mi addormentai, non senza essermi abbeverato all'acqua del ruscello. I
Prologue
Le soleil était encore chaud ; cependant il n'éclairait presque plus la terre ; comme un flambeau placé devant les voûtes gigantesques ne les éclaire plus que par une faible lueur, ainsi le soleil, flambeau terrestre, s'éteignait en laissant échapper de son corps de feu une dernière et faible lueur, laissant encore cependant voir les feuilles vertes des arbres, les petites fleurs qui se flétrissaient, et le sommet gigantesque des pins, des peupliers et des chênes séculaires. Le vent rafraîchissant, c'est-à-dire une brise fraîche, agitait les feuilles des arbres avec un bruissement à peu près semblable à celui que faisait le bruit des eaux argentées du ruisseau qui coulait à mes pieds. Les fougères courbaient leur front vert devant le vent. Je m'endormis, non sans m'être abreuvé de l'eau du ruisseau.
II
Sognai che......ero nato a Reims nell'anno 1503.
Reims era allora una piccola città o, per meglio dire, un borgo tuttavia rinomato a causa della sua bella cattedrale, testimone dell'incoronazione del re Clodoveo.
I miei genitori erano poco ricchi, ma molto onesti: essi non possedevano che una piccola casa che gli era sempre appartenuta, e che era in loro possesso già vent'anni prima che fossi nato io in più qualche migliaia di franchi, e bisogna anche aggiungere i luigini delle economie di mia madre.
Mio padre era ufficiale* nelle armate del Re. Era un uomo alto, magro, capelli neri, barba, occhi, pelle dello stesso colore.... benché alla mia nascita non avesse che 48 o 50 anni, di certo si sarebbe potuto dargliene 60 oppure....58. era di carattere vivace, bollente, si incolleriva sovente e non voleva soffrire nulla che a lui spiaceva.
Mia madre era ben differente: donna dolce, calma, si spaventava per un nonnulla, e tuttavia teneva a casa in un ordine perfetto. Lei era così calma che mio padre la divertiva come una signorina giovane. Io ero il più amato. i miei fratelli erano meno robusti di me e tuttavia più alti.
Io amavo poco lo studio, intendo l'imparare a leggere a scrivere a contare.... Ma se era per mettere in ordine, coltivare un giardino, fare delle commissioni, alla buon'ora, questo mi piaceva.
Io mi ricordo che un giorno mio padre mi aveva promesso venti sodi, se avessi fatto been una divisione; Io cominciai; ma non potei finire. Ah! quante volte mi ha promesso dei soldi dei giocattoli, di dolci, una volta persino cinque franchi, se potevo leggergli qualche cosa...malgrado questo mio padre mi mise in classe da quando ebbi 10 anni. Perchè-Mi dicevo- apprendere il greco, il latino? Non lo so. infine, non si ha bisogno di questo. Che mi importa a me che io sia promosso, a cosa serve essere promosso? A nulla, non è vero? Si, però; dicono che non si trova un posto se non si è promossi, Io, io non voglio un posto; io vivrò di rendita. E anche ne volessi uno, perché imparare il latino? Nessuno parla questa lingua. Qualche volta ne vedo sui giornali. Ma Dio grazie, io non sarò giornalista. Perché imparare la storia e la geografia? si ha, è vero bisogno di sapere che Parigi è in Francia, ma non ci si chiede a che grado di latitudine? Della storia, imparare la vita di Chinaldone di Nabopolassar, Di Dario, di Ciro, Di Alessandro e degli altri compari segnalati per i loro nomi diabolici, non è un supplizio? che mi importa a me che Alessandro è stato celebre? che mi importa... Cosa ne sappiamo se i latini sono esistiti? Forse è qualche lingua fabbricata. E anche se fossero esistiti, che mi lascino vivere di rendita e conservino la propria lingua per se stessi. Che male gli ho fatto perché essi mi mettano al supplizio? Passiamo al greco....questa sporca lingua non è parlata da nessuno, nessuno al mondo!...Ah Perdincinbacco di perdincinbacconcello! Caspiterina! Io vivrò di rendita; non è mica bello consumare i calzoni sui banche di scuola, perbacconcindinbaccone! Per essere lustrascarpe, per avere un posto da lustrascarpe bisogna fare un esame, perché i posti che vi concedono sono di essere lustrascarpe, o porcaro o bovaro. grazie al cielo io non ne voglio perdindirindina. E in più come ricompensa vi appioppano schiaffoni, vi chiamano animale, che non è vero omiciattolo etc.
Ah perbacconcione!
Il seguito prossimamente
Arthur (1864)
II
Je rêvai que... j'étais né à Reims, l'an 1503.
Reims était alors une petite ville ou, pour mieux dire, un bourg cependant renommé à cause de sa belle cathédrale, témoin du sacre du roi Clovis.
Mes parents étaient peu riches, mais très honnêtes : ils n'avaient pour tout bien qu'une petite maison qui leur avait toujours appartenu et qui était en leur possession vingt ans avant que je ne fus encore né, en plus, quelques mille francs auxquels il faut encore ajouter les petits louis provenant des économies de ma mère.
Mon père était officier* dans les armées du roi. C'était un homme grand, maigre, chevelure noire, barbe, yeux, peau de même couleur... Quoiqu'il n'eût guère, quand j'étais né, que 48 ou 50 ans, on lui en aurait certainement bien donné 60 ou... 58. Il était d'un caractère vif, bouillant, souvent en colère et ne voulant rien souffrir qui lui déplût.
Ma mère était bien différente : femme douce, calme, s'effrayant de peu de chose, et cependant tenant la maison dans un ordre parfait. Elle était si calme que mon père l'amusait comme une jeune demoiselle. J'étais le plus aimé. Mes frères étaient moins vaillants que moi et cependant plus grands. J'aimais peu l'étude, c'est-à-dire d'apprendre à lire, écrire et compter... Mais si c'était pour arranger une maison, cultiver un jardin, faire des commissions, à la bonne heure, je me plaisais à cela.
Je me rappelle qu'un jour mon père m'avait promis vingt sous, si je lui faisais bien une division ; je commençai ; mais je ne pus finir. Ah ! combien de fois ne m'a-t-il pas promis... de sous, des jouets, des friandises, même une fois cinq francs, si je pouvais lui... lire quelque chose... Malgré cela, mon père me mit en classe dès que j'eus dix ans. Pourquoi - me disais-je - apprendre du grec, du latin ? je ne le sais. Enfin, on n'a pas besoin de cela. Que m'importe à moi que je sois reçu... à quoi cela sert-il d'être reçu, à rien, n'est-ce pas ? Si, pourtant ; on dit qu'on n'a une place que lorsqu'on est reçu. Moi, je ne veux pas de place ; je serai rentier. Quand même on en voudrait une, pourquoi apprendre le latin ? Personne ne parle cette langue. Quelquefois j'en vois sur les journaux ; mais, dieu merci, je ne serai pas journaliste. Pourquoi apprendre et de l'histoire et de la géographie ? On a, il est vrai, besoin de savoir que Paris est en France, mais on ne demande pas à quel degré de latitude. De l'histoire, apprendre la vie de Chinaldon, de Nabopolassar, de Darius, de Cyrus, et d'Alexandre, et de leurs autres compères remarquables par leurs noms diaboliques, est un supplice ?
Que m'importe à moi qu'Alexandre ait été célèbre ? Que m'importe... Que sait-on si les latins ont existé ? C'est peut-être quelque langue forgée ; et quand même ils auraient existé, qu'ils me laissent rentier et conservent leur langue pour eux. Quel mal leur ai-je fait pour qu'ils me flanquent au supplice ? Passons au grec... Cette sale langue n'est parlée par personne, personne au monde !...
Ah ! saperlipotte de saperlipopette ! sapristi ! moi je serai rentier ; il ne fait pas si bon de s'user les culottes sur les bancs, saperlipopettouille !
Pour être décrotteur, gagner la place de décrotteur, il faut passer un examen ; car les places qui vous sont accordées sont d'être ou décrotteur, ou porcher, ou bouvier. Dieu merci, je n'en veux pas, moi, saperlipouille ! Avec ça des soufflets vous sont accordés pour récompense ; on vous appelle animal, ce qui n'est pas vrai, bout d'homme, etc...
Ah ! saperpouillotte !...
La suite prochainement.
Arthur
- Ancien titre : Narration. Reproduction du texte du manuscrit, tel qu'il a été donné par Suzanne Briet, d'après l'original.
- * Colonel des Cent-Gardes, (note de Rimbaud).
- * Colonel des Cent-Gardes, (note de Rimbaud).